A l’annonce des premiers bourgeons, l’esprit du Printemps photographique de Pomerol souffle de nouveau sur les terres du vignoble grondin de la rive droite. Le festival, qui fête sa septième édition le 18 mars, prend chaque année de la bouteille, se bonifiant avec l’âge. Au cours des éditions précédentes, il a su trouver sa voie, son identité et sa raison d’être. Il poursuit aujourd’hui plus sûr de lui, fidèle à ses principes fondateurs.

Les viticulteurs vous le diront : il faut chaque année redoubler d’exigence et de rigueur pour conserver un même degré de qualité. C’est parfois délicat, mais avec le temps et l’expérience, on y parvient. Cette édition s’est élaborée avec la même « soif » de qualité et le même souci qui prévaut depuis ses débuts : remettre au centre du viseur l’image qualitative, en relation avec le monde de la photographie qui l’entoure. Et qui de mieux pour en parler, de ce monde, que les principaux intéressés ? A savoir, les photographes et rédacteurs en chefs de revue spécialisées, qui partagent au quotidien cet état d’esprit.

Comme l’on déguste le prestigieux nectar aux meilleures tables du monde, les séries photographiques qui vont être présentées cette année ont été vues bien au-delà des confins de notre territoire. La photographie s’affranchit des frontières. Patrick Bard ne dira pas le contraire, lui qui a fait de ce sujet son fil conducteur. Marie-Pierre Subtil, rédactrice de 6Mois, viendra présenter des séries de la revue qui, deux fois l’an, donne à voir le monde en images et en histoires. Ce monde que Bernard Descamps, cofondateur de l’Agence Vu’, sillonne depuis plus de 35 ans et dont il a été l’un des témoins privilégiés de ses mutations.

Dans le cadre exceptionnel des vieilles pierres des châteaux partenaires, on parlera et débattra également de l’avenir de la photographie. Sans détours et sans faire l’économie des difficultés traversées. Mais aussi des formats novateurs qui émergent en réaction, éclaircies dans un ciel nuageux. Vincent Leloup nous présentera ainsi le lancement des « Rendez-Vous Photos » et Sébastien Calvet nous parlera du pure-player « Les Jours » et de ses « obsessions ».

Ces amoureux de la photographie ont pour dénominateur commun de travailler sur des sujets au long cours dans un monde de plus en plus immatériel et à toute vitesse. Un art qui demande patience et passion pour l’image et son sujet. Comme on le perçoit remarquablement dans le travail de Pierre Ciot, qui a tiré pendant cinq ans le portrait de la cité phocéenne. C’est donc un plateau de choix qu’on retrouvera cette année en adéquation avec cette philosophie et cet esprit qui souffle depuis sept ans sur Pomerol, le printemps venu. De quoi faire une vraie mise au point.